Depuis la fin du « Wild Life Tour » et la mise en pause de sa carrière de chanteuse, le syndrome du blues Utada Hikaru n'a cessé de prendre de l'ampleur. Il faut dire que dans un contexte où le son club est roi sur les radios, sa musique aérienne vendait du rêve.
Cédons à la nostalgie et ressortons des cartons « HEART STATION », son cinquième album japonais datant de 2008.
Le CD s'ouvre sur le synthétiseur et les « Wohoho » de « Fight The Blues », la bien-nommée. La bien-nommée parce qu'en dépit du côté placide et vaporeux de la musique, le message ultra-punchy des paroles transparaît dans la juste interprétation d'Utada. (En gros : il faut être fort et affronter les problèmes.) Au bout de notre écoute, on est sur orbite, déjà bien loin du quotidien. « I hate to lose » nous dit la chanteuse. Qu'elle se rassure, c'est carton plein pour le moment. Puis « HEART STATION » se lance, et on ne peut s'empêcher de penser que le retour sur Terre, ce n'est pas pour tout de suite. La musique est dépouillée, toute en douceur. Et surtout il y a ce refrain monocorde mais carrément entêtant, sorte de poème apaisant qu'on ne se lasse pas d'écouter. En bref, le supplément d'âme qui fait de « HEART STATION » un excellent titre. Avec « Beautiful World », on reste dans le planant. Il convient tout d'abord de saluer la performance vocale de notre soliste, impeccable de bout en bout. Quant à la musique, malgré le sentiment de nostalgie qui se dégage de l'ensemble, la mélodie tout ce qu'il y a de plus joyful du piano donne du rythme au morceau. Le contraste entre le côté triste et le côté solaire est intéressant : de prime abord on pensera qu'il s'agit d'une chanson joyeuse, alors qu'en se penchant sur le texte on réalisera qu'il n'en est rien. Tout cela pour dire que « Beautiful World », c'est du hit, du vrai.
Tous les amateurs de dramas japonais connaissent le prochain titre : il s'agit de « Flavor of Life -Ballad Version- », qu'on a pu entendre dans la seconde saison de « Hana Yori Dango ». (sorte de « Roméo et Juliette » lycéen) « Ballad version » oblige, exit le synthé, bonjour piano et cordes ! Le rendu est doux et harmonieux, plaisant en somme. Just as planned.
Au tour de « Stay Gold » et de son splendide piano. Et oui, nous sommes là encore en présence d'une ballade. Mais ne vous y trompez pas, c'est de la ballade de qualité ! Les strophes vont crescendo jusqu'au refrain, lequel est empreint d'une mélancolie contagieuse. Pour ce qui est du texte, Utada demande à la personne aimée de ne jamais s'arrêter de sourire. Simple mais efficace, puisque l'identification est aisée. On ressort songeur de notre écoute, dans le bon sens du terme. Mais à peine émerge-t-on de notre nuage que démarre en trombe « Kiss & Cry ». Rétro et groovy à souhait, elle dissipe prestement la torpeur qu'avait instillé sa consœur. La fin, avec ses vocalises et ses « Got me on a natural high », constitue sans conteste le temps fort de la chanson. Ne la zappez pas, ce serait dommage de passer à côté. A noter également le sample de la chanson « Hotel Lobby » (qui figure sur l'album américain « Exodus ») sur les passages qui précèdent le refrain. Le genre de clin d’œil qui à n'en pas douter ravira les fans.
Au tour de « Stay Gold » et de son splendide piano. Et oui, nous sommes là encore en présence d'une ballade. Mais ne vous y trompez pas, c'est de la ballade de qualité ! Les strophes vont crescendo jusqu'au refrain, lequel est empreint d'une mélancolie contagieuse. Pour ce qui est du texte, Utada demande à la personne aimée de ne jamais s'arrêter de sourire. Simple mais efficace, puisque l'identification est aisée. On ressort songeur de notre écoute, dans le bon sens du terme. Mais à peine émerge-t-on de notre nuage que démarre en trombe « Kiss & Cry ». Rétro et groovy à souhait, elle dissipe prestement la torpeur qu'avait instillé sa consœur. La fin, avec ses vocalises et ses « Got me on a natural high », constitue sans conteste le temps fort de la chanson. Ne la zappez pas, ce serait dommage de passer à côté. A noter également le sample de la chanson « Hotel Lobby » (qui figure sur l'album américain « Exodus ») sur les passages qui précèdent le refrain. Le genre de clin d’œil qui à n'en pas douter ravira les fans.
Après une « Gentle Beast Interlude » d'un intérêt discutable (des « ah-ah-ah » et « you-hou » en vrac, ainsi qu'un sample du titre « HEART STATION »), penchons-nous sur « Celebrate ». Le titre est enthousiasmant et ô joie, il se trouve qu'il tient ses promesses de fête à l'écoute. Mais attention ne vous attendez pas à de l'electro survitaminé, c'est du festif à la sauce Utada dont il s'agit ici. Comprendre par là qu'on conserve ce côté aérien qui caractérise toutes les pistes de l'album. Cela n'empêche pas « Celebrate » de faire dodeliner de la tête.
Amateurs de dramas, vous êtes décidément gâtés, car voici venir « Prisoner Of Love » l'opening de « Last Friends ». Afin de coller au ton de la série et d'illustrer les histoires d'amour compliquées qui existent entre les différents protagonistes, Utada a concocté une chanson tout ce qu'il y a de plus tragique. Les refrains transpirent la détresse, les supplications de la chanteuse qui servent d'épilogue prennent aux tripes. Résultat : « Prisoner Of Love » remporte la palme du titre au plus fort potentiel lacrymal. « Take 5 » quant à elle, marque le retour en force du synthétiseur. L'effet de résonance appliqué à la voix d'Utada ainsi que les chœurs sur les ponts confèrent au morceau un côté éthéré, limite religieux. Puis le refrain tout en lumière vient casser le tempo lent des strophes, et c'est le feu d'artifice. Rien ne vient obscurcir ce moment de grâce, à part peut-être la brusque coupure à 3 minutes 45. (La chanson traitant du thème de la mort, Utada aurait choisi de la faire s'arrêter de façon abrupte par analogie avec la vie qui elle aussi peut s'arrêter du jour au lendemain. A noter qu'il existe une version studio qui ne comporte pas de coupure.)
Arrive le moment WTF du CD. On le doit à Kuma-chan (vous savez, la mascotte en peluche d'Utada Hikaru) qui, lassé de ses apparitions sporadiques sur le blog de notre chanteuse, a décidé de s'emparer du micro le temps d'une sympathique comptine baptisée « Boku wa Kuma ». Ne prenez pas cet air sceptique, c'est mignon comme tout ! Mais très vite, Utada reprend les choses en mains avec « Nijiiro Bus » qu'on pourrait traduire littéralement par le « bus aux couleurs de l'arc-en-ciel ». Véritable hymne à la positive-attitude, le titre fait l'effet d'un bol d'air, d'un verre d'eau glacée en pleine sécheresse. De plus, l'effet est immédiat : première écoute, on ne connaît pas les paroles mais on chantonne spontanément les "wo-oh-oh" qui ponctuent les refrains. Nous revoilà donc d'attaque pour la chanson qui clôture cet album, à savoir « Flavor Of Life », version originale cette fois. Qu'est-ce qui diffère par rapport à la version ballade ? Le tempo plus rapide, la musique plus lumineuse et l'interprétation plus entraînante. On perd en douceur, on gagne en enthousiasme. Un ending qui remplit dignement sa fonction.
« HEART STATION » est un album qui s'écoute avec facilité et plaisir. Céleste, poétique et surtout constant, il ne compte aucun vrai temps mort. Qu'on connaisse ou non les précédents travaux d'Utada Hikaru, il est à recommander car il laisse derrière lui une bonne humeur à toute épreuve. A se repasser de temps à autre en entendant le grand retour sur scène de la chanteuse.
Vous préférez « Flavor of Life » en version originale ou en version ballade ?
Bonjuu, je m'appelle Kuma. Tu as aimé ma chanson ? Alors lance une pétition pour que je puisse enfin faire les grands débuts en solo que je mérite !
Utada my friend !
RépondreSupprimerChampignon Vert... concernant la rédaction t'es vraiment très forte j'avoue ! Et je ne suis pas le seul à le dire ! Je crois que t'as un don pour exposer les choses (surtout les récits) ! Tu nous donnes l'envie de te lire jusqu'au bout !
Champignon Violet... alors toi et le dessin (et l'art) c'est une belle histoire ! Franchement chapeau pour la déco (même si en rédaction t'es pas mauvaise non plus!) L'en-tete laisse espérer un talent prometteur !
Vives les Champignons et vive la Fran..., le Japon !